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Catégorie : Actualités

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Discour du Doyen de séance

Discour du Doyen de séance

Ouverture de la session de printemps : le discours de Jacques Rit, Doyen de séance

Discours prononcé par Jacques Rit, Doyen de séance à l’occassion de l’ouverture de la session de printemps le 6 avril 2020

 » Monsieur le Ministre d’Etat, Madame et Messieurs les Conseillers Ministres, chers collègues présents dans l’hémicycle ou en téléconférence, chers compatriotes qui nous suivez sur vos écrans, cette première séance de la session législative de printemps 2020 s’ouvre dans une Principauté qui, comme la presque totalité des pays de la planète, a jeté toutes ses force dans la bataille qu’elle livre à l’épidémie virale due au Covid19. Mais avant de poursuivre, je me fais le porte-parole de tous les élus de notre Assemblée pour assurer notre Prince Souverain de la joie profonde qui est la notre de le savoir désormais à nouveau en bonne santé. Et nous sommes sincèrement  heureux Monsieur le Ministre d’Etat, que vous ayez pu être à nouveau parmi nous ce soir.

Il est peut-être surprenant de me voir remplir aujourd’hui la fonction de doyen d’âge de l’Assemblée, fonction qu’un Conseiller National n’est jamais particulièrement pressé d’occuper. Non, la raison n’en est pas ce que le langage populaire nommerait « un coup de vieux soudain ». Plus simplement, notre collègue Daniel Boeri, doyen d’âge en titre, et ses deux assesseurs chronologiques, sont absents ce soir en raison des mesures de confinement.

Même si des épidémiologistes avaient, depuis de nombreuses années, évoqué l’éventualité d’une pandémie virale accompagnée de conséquences d’échelle planétaire, la surprise fut totale, brutale, pour les chefs d’Etat comme pour chacun d’entre nous. Et cet effet de surprise a généré, pour un temps, une période d’incrédulité. Cette incrédulité s’est trouvée renforcée par l’éloignement géographique et les effets d’une communication fortement contrôlée par l’Etat dans le grand pays qui fut le premier touché. Au delà, la prise de conscience collective de l’ampleur de la menace a été plus lente et plus difficile, parce qu’il s’agit d’un ennemi totalement invisible, et dont on ne peut évaluer la dangerosité qu’a l’aune de ses effets. Nous retrouvons d’ailleurs la même incrédulité en matière de réchauffement climatique, à la différence prés que la progression fulgurante du Covid19 ne laisse que très peu de temps pour réfléchir. Dans tous les pays touchés, nous retrouvons, à quelques variantes près, d’origine culturelle ou politique, les mêmes errements et changements de cap, parfois difficiles à motiver, de la part des décisionnaires. Relayée en temps réel par les médias, amplifiée par les réseaux sociaux, la chorégraphie anarchique et de dimension planétaire de ces valses-hésitations a créé, à certains moments, une perte de crédibilité aboutissant à une véritable crise de confiance.

La tâche à laquelle les gouvernements se trouvent confrontés est immense, comme le sont les responsabilités qu’ils ont à assumer. Car, rappelons-le encore une fois, l’entité responsable de ce raz-de-marée d’effets désastreux est invisible, et ses spécificités encore très mal connues. Quant à ses conséquences, elles concernent certes au premier chef le secteur sanitaire, mais, tout autant, les domaines économique, social, politique… en un mot, tout ce qui touche à l’être humain et à ses conditions de vie.

La Principauté, avec l’apparition du premier cas de contamination fin février,  a connu, elle aussi, ces dernière semaines, cette période que nous venons d’évoquer il a quelques instants, avec son avalanche de problèmes complexes à gérer pour l’exécutif, avec les inquiétudes légitimes de la population monégasques, et l’angoissante annonce , coup sur coup, de l’atteinte du Ministre d’Etat, puis de celle de notre Prince Souverain.

Le Conseil National aurait donné l’image d’un bien piètre partenaire institutionnel, s’il était resté inerte et sans réaction devant l’adversité qui touche son pays. Le reflet de sa propre image lui serait devenu très vite insupportable. La période de tension qui a, un moment, été perceptible entre nos deux Institutions, je l’évoquerai ce soir d’autant plus volontiers qu’elle semble aujourd’hui en phase de résolution, le Prince Souverain ayant su, par un arbitrage éclairé, fédérer la pluralité d’expression du souhait d’unité nationale des deux partenaires institutionnels de son Pays. A ces souhaits d’unité, il ne manquait en effet qu’un substrat, la concertation, pour qu’ils puissent se transformer en un concept unique et devenir pour l’exécutif, un outil majeur dans le combat qu’il a engagée contre le Covid19, combat dont Monaco doit sortir vainqueur. L’Ordonnance Souveraine n°8.018, du 26 mars 2020, en instituant un comité mixte de suivi du Covid19, a créé ce substrat.

Mais permettez-moi de m’arrêter un instant sur la notion d’unité nationale, car, si elle est fondamentale pour permettre à une nation de sortir indemne, et même plus forte, d’un crise aussi exceptionnelle que celle que nous traversons, elle présente, dans un micro-Etat aussi spécifique que le notre, elle-même, ses propres spécificités.

En politique, si l’unité nationale reste au seul niveau des mots, elle apparaît comme relevant de l’incantation et du déni des réalités. Elle ne saurait se limiter à la posture, car elle n’a de sens que suivie d’actions. Et, de la part du Conseil National, les actions sont bien là :

Tout d’abord, notre Assemblée a démontré l’unité nationale en son sein, car c’est à l’unanimité des formations politiques qui la composent que, depuis le début de la crise du Covid19, elle s’applique à définir ses positions. Par ailleurs, conscient et respectueux des délimitations précises de son rôle institutionnel, et conformément à sa dénomination, le Conseil National entend jouer son rôle de conseil, en unissant sa force de proposition à la force d’action du Gouvernement, afin de combattre et maîtriser le plus efficacement possible le fléau qui menace notre Pays et ses habitants. Et cette force d’action de notre exécutif ne peut que s’enrichir des débats, fussent-ils contradictoires, qui accompagnent toute concertation d’essence démocratique. D’aucuns pourraient penser que, quand il y a unité, il n’y a pas de débat. Cela est vrai lorsque l’on considère les objectifs à atteindre, mais ça ne l’est plus lorsqu’on évoque les moyens à mettre en oeuvre pour y parvenir. Là, le débat indissociable de la concertation devient catalyseur.

Au média d’Etat qui, tout récemment, a qualifié improprement notre conviction « d’unité nationale de façade », j’apporterai, cette mise au point me semblant nécessaire, les éclaircissements suivants :

Pour notre Assemblée élue, l’unité nationale implique une concertation constructive en amont, avec son partenaire institutionnel, et exclut l’adoption d’une posture passive de suivisme gouvernemental.

Au concept souvent purement statique d’unité nationale, cette vision apporte une dimension dynamique dont notre Principauté, dans le contexte hautement évolutif de l’assaut auquel elle fait face, a fondamentalement besoin. En apprenant à plus se concerter, le Gouvernement et le Conseil National ont fait naître de remarquables projets, et le Plan national pour le logement des monégasques, lancé il y a un an par le Prince souverain, en est un grand exemple. C’était hier. Demain, c’est notre Pays tout entier que nous allons faire renaître, au sortir de la longue période de sommeil qui lui est aujourd’hui imposé par un confinement salvateur. N’en doutons pas, c’est dans la concertation entre nos deux institutions que Monaco, au repos mais toujours debout, efficacement aidé à son éveil, saura reprendre son envol vers la prospérité.

Devant l’absence d’immunité préexistante  des population face au Covid19, et aucun vaccin n’étant pour le moment disponible, un confinement rigoureux représentait une absolue nécessité pour éviter un taux de simultanéité des atteintes risquant de dépasser la capacité d’accueil, même optimisée et étendue à son maximum, de nos structures de soins.

Mais la réalisation de ce confinement a entrainé, de facto, une mise en hibernation d’une grande partie de l’économie monégasque. Et il nous faut tout prévoir pour que le réveil de cette économie puisse se faire, le moment venu, dans les meilleures conditions. Tant qu’il durera, et très probablement bien au delà, le confinement impliquera de la part de l’Etat un effort de soutien financier très important, totalement hors du commun. Son objectif est à la fois humain, social et économique. Les mesures annoncées ces derniers temps par le Gouvernement permettent d’en mesurer l’ampleur. Et la résolution, votée lors de la récente séance publique extraordinaire par le Conseil National, représente un catalogue de ses souhaits, et constitue une matière propre à enrichir les réunions de concertation du comité mixte de suivi du Covid19.

Le Conseil National, dans son rôle de co-législateur, va aujourd’hui voter, en répondant au contexte d’urgence, deux textes de loi permettant la suspension des délais administratifs et l’aménagement de la continuité de l’activité administrative et judiciaire, et deux propositions de loi du Conseil National visant à renforcer la protection des salariés et des locataires de locaux commerciaux pendant cette crise. Et, dans peu de temps, il sera amené à débattre en séance publique et à voter un budget rectificatif anticipé en relation avec les dépenses exceptionnelles que nous venons d’évoquer.

La situation sanitaire, nous le savons, peut évoluer extrêmement vite. Et nous devons régler notre réactivité sur ce tempo. En matière sanitaire, certaines vérités d’aujourd’hui peuvent être contredites par celles de demain. Nous en vivons l’expérience en ce moment même, dans le pays voisin, au niveau des recommandations sur le port du masque, qui semble évoluer du caractère restrictif vers une généralisation. Et il en va de même pour la pratique des tests de dépistage.

Toute notre attention doit être apportée à ce que les combattants de première ligne disposent réellement, sur le terrain, de tout le matériel de protection et d’action qui leur est dû. J’évoque là, bien sûr, les soignants et les sapeurs pompiers, mais, aussi, les travailleurs sociaux, la sûreté publique, et, trop souvent oubliés, tous ceux qui permettent le fonctionnement de la chaîne de l’alimentation, tout comme ceux qui nettoient la ville pendant notre confinement. Qu’ils soient tous vivement remerciés pour leur sens civique et leur abnégation. Nous sommes conscients que, s’ils avaient été défaillants, c’est tout un système, vital pour le pays, qui aurait été remis en question.

Encore plus délicate à traiter sera, pour l’Etat,  la question de la décision de sortie du confinement. Et ce d’autant plus qu’elle se posera vraisemblablement dans un contexte de crise économique mondiale. Les décisions prises à ce sujet dans la région voisine seront, bien sûr, déterminantes en cette matière. Mais nous savons que si les conditions sanitaires n’étaient pas remplies, un redémarrage de l’épidémie serait probable, avec une nécessité de revenir aux mesures actuelles, et des conséquences économiques cette fois certainement bien plus difficiles à compenser. A ce propos, les expériences diverses des grandes villes américaines en matière de déconfinement, en 1920 lors de l’épidémie de grippe espagnole, constituent une intéressante source d’information.

C’est d’ailleurs tout le panorama international qui sera, de manière durable, modifié par et au décours de cette épreuve. Gageons que dans de nombreux pays, forte de l’expérience qu’elle aura vécue pendant cette période sans précédent, l’opinion publique demandera de la démondialisation et de la réindustrialisation. Ailleurs, ce sont peut-être les principes mêmes de la démocratie qui risquent d’être menacés.

D’une manière générale, attendons nous à voir vaciller des pans entiers de nos certitudes d’hier.

En guise de conclusion, je citerai le philosophe Michel DUPUIS, spécialiste en éthique biomédicale :

« En cela, l’épidémie a en commun avec la question du climat quelle nous rappelle que nous sommes tous dans le même bain et que nous ne nous en sortirons quensemble. Le désir de survie éveille ainsi une forme élémentaire de conscience citoyenne. »

Education : maintenir le lien

Education : maintenir le lien

Depuis le Lundi 16 Mars 2020, avec le confinement et la fermeture des établissements scolaires de la Principauté due à l’évolution du Covid-19, le Conseil National n’a cessé de relayer les inquiétudes des élèves, des parents mais également de la communauté éducative concernant la bonne tenue de leur année scolaire et des échéances de fin d’année.

Dès la Séance Publique du 19 mars 2020 mais également lors de la seconde réunion du Comité Mixte, de nombreux points de convergence ont été trouvés entre le Gouvernement et le Conseil National :

– Le Conseil National a insisté sur la mise en place de plateformes collaboratives fiables de télé-enseignement (type Microsoft Teams), permettant aux enseignants de dispenser leurs cours aux élèves restés à domicile dans les meilleures conditions possibles. L’accent a été mis sur l’importance de favoriser l’interaction et le lien professeurs-élèves via des vidéoconférences et audios, si importantes pour éviter les inégalités dans cette période d’enseignement particulière et garantir l’équité.

– L’Assemblée a de nouveau signalé qu’une adéquation devra être trouvée entre les besoins et les ressources concernant la garde des enfants des personnels soignants, des forces de l’ordre et des sapeurs-pompiers, de manière à ne pas mobiliser inutilement des personnels de la Direction de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports. Dans ce défi solidaire, ceux-ci devront disposer de moyens de protection adéquats : gel hydroalcoolique, gants, masques etc afin d’assurer leur santé et le risque de transmission du virus. Le Département de l’Intérieur et la Direction de l’Education Nationale ont pu confirmer l’ajustement depuis le début du dispositif et se sont engagés à mettre en place un roulement du personnel et adapter au maximum la situation en fonction du nombre d’enfants à garder tous les jours.

– Après l’annonce du nouveau format 2020 des examens de fin d’année (Baccalauréat, Brevet des Collèges etc..) et des principales mesures alignées sur le pays voisin, les élèves de la Principauté seront évalués sur la base du contrôle continu et de leur assiduité. Sur cette question, le Conseil National a sensibilisé le Gouvernement sur l’importance d’une notation équitable des élèves (par rapport à d’autres établissements du pays voisin) afin de ne pénaliser aucun d’entre eux, notamment pour les bacheliers et leur future accession à certaines écoles d’enseignement supérieur.

Le Gouvernement a rappelé ses mesures d’ajustement prises depuis la nouvelle réforme du baccalauréat et la prise en compte de l’importance du contrôle continu, et a assuré qu’aucun élève ne serait pénalisé au vu de cette situation inédite.

Un point reste toutefois en suspens concernant la date de rentrée effective des élèves de la Principauté, après déconfinement de ceux-ci. A ce jour, le Département de l’Intérieur n’a pas communiqué de date précise, et ce quel que soit le niveau et la tranche d’âge des écoliers alors que le Ministère de l’Education Nationale Française a pour sa part avancé l’hypothèse du Lundi 4 mai 2020 (en fonction de l’évolution de la situation sanitaire).

Crise du Covid-19 à Monaco : le point du Conseil National après les deux premières réunions du Comité Mixte de Suivi avec le Gouvernement

Crise du Covid-19 à Monaco : le point du Conseil National après les deux premières réunions du Comité Mixte de Suivi avec le Gouvernement

Instauré par l’Ordonnance Souveraine du 27 mars dernier, le Comité Mixte de Suivi Covid-19 s’est déjà réuni deux fois durant cette semaine qui s’achève : lundi 30 mars et vendredi 3 avril. Les échanges ont été constructifs et ont permis de constater que le Gouvernement et le Conseil National partageaient déjà certaines approches au sujet des mesures prises ou à prendre. Sur d’autres points, les discussions ont permis de rapprocher les positions des deux institutions, pour aboutir à des mesures consensuelles. Mais sur certains dispositifs, les discussions se poursuivent encore, certaines mesures font débat et parfois l’objet de divergences. Pour autant, ces réunions ont déjà abouti à des avancées majeures concernant les décisions prises par le Gouvernement, dans un esprit d’union nationale entre l’Exécutif et le Conseil National.

Le Conseil National, comme ressource institutionnelle des membres du Gouvernement, transmet les attentes légitimes et concrètes de la part des Monégasques et des Résidents.

L’objectif de la délégation conduite par le Président Stéphane Valeri, est de rendre le plus efficace possible l’ensemble des dispositifs de lutte contre le Covid-19. Il s’agit non seulement de rassurer, mais aussi de soutenir rapidement et dans les faits l’ensemble des acteurs de notre économie, directement impactés par cette situation sans précédent.

Pour résumer : il faut une traduction rapide et perceptible par tous, des décisions prises suite à ces échanges.

I – Sur le plan sanitaire et concernant le confinement actuel

Les points d’accord et de convergence :

– La stratégie d’un recours massif aux masques et aux tests de dépistage est validée (en priorisant d’abord les populations les plus exposées et en généralisant le plus possible leur utilisation).
Les élus ont encouragé la diversification des sources d’approvisionnement (des contacts complémentaires ont été remis par la délégation). Toutes les pistes doivent être étudiées, puis coordonnées pour des livraisons rapides et massives sur le terrain.
Il y a urgence ! Il s’agit d’un changement de stratégie majeur, partagé par nos deux institutions.

– Par ailleurs, le Gouvernement a entendu la demande de renforcement des contrôles aux frontières. Aucune voiture hors Monaco ne doit pouvoir entrer en Principauté, pour des motifs autres que le travail ou une raison médicale. Il n’est pas normal par exemple que des résidents au-delà des communes limitrophes viennent encore s’approvisionner à Monaco dans les surfaces alimentaires.

Les points qui font débat :

– Le Conseil National pense qu’il faut renforcer les contrôles en ville pour faire respecter davantage la stratégie du confinement. Devant certains comportements et certains abus, il faut envisager de mettre en place des sanctions sous forme d’amendes.

– Le Conseil National a demandé l’arrêt de tous les chantiers. Les chantiers qui se poursuivent sont donc de la responsabilité unique du Gouvernement. Les élus estiment en effet que la protection sanitaire de la population est plus importante que tout et regrettent que certains chantiers continuent ou même aient repris, comme le chantier public du complexe balnéaire du Larvotto. Les résidents ne comprennent pas, alors qu’ils subissent un confinement, que des chantiers continuent sous leur fenêtres avec de nombreux ouvriers.


II – Dans le domaine social

Les points d’accord et de convergence :

– La mise en place du Chômage Total Temporaire Révisé (CTTR). Tous les salariés dont le travail est suspendu, bénéficient de 80% environ de leur salaire net, jusqu’à un plafond fixé à 4,5 fois le SMIC monégasque. Pour les salaires inférieurs ou égaux à 1800 euros nets mensuels, 100 du salaire est maintenu.

– La mise en place d’un Revenu Minimum Exceptionnel (RME) pour les travailleurs indépendants. Son montant sera de 1800 euros mensuels nets.

– Le personnel de maison pourra également bénéficier du CTTR.

– Le principe d’une prime pour les soignants du CHPG et des établissements rattachés (A Qietudine, Cap Fleuri et Centre Rainier III), le corps des sapeurs-pompiers et les unités de secours.

– L’interdiction des licenciements (sauf pour faute grave), pendant toute la durée de la crise. Vu le dispositif du CTTR, prenant en charge en totalité la masse salariale des personnes concernées, il n’y a aucune raison pour qu’un employeur procède actuellement à un licenciement, mettant en grande difficulté sur le salarié qui en serait victime. C’est pourquoi le Conseil National votera une proposition de loi ce lundi 6 avril, pour donner un cadre légal à la décision ministérielle prise par le Gouvernement, et pour permettre de sanctionner les abus (ce que ne permet pas la seule décision ministérielle).

– L’obligation du télétravail pour tout poste le permettant, durant la durée du confinement. Le Conseil National votera ce lundi 6 avril une proposition de loi, pour là encore donner un cadre légal à la décision ministérielle.

Ce qui fait débat :

– Pour des raisons sociales, le Conseil National avait proposé dans sa résolution du 19 mars, de prendre le salaire médian (2200 euros nets mensuels environ) comme plafond de prise en charge à 100% du salaire, concernant le CCTR. Il est en effet compliqué pour certains de ces foyers de faire face à leurs charges fixes (loyers, échéances de crédits…).

– Concernant le RME, le Conseil National aurait souhaité qu’il soit de 2200 euros (équivalent au salaire médian). Il demande que le dispositif soit élargé aux dirigeants des SARL, pour le moment injustement écartés de cette mesure. Seule la forme juridique change, mais les difficultés sont les mêmes que pour les travailleurs indépendants et les activités en nom personnel.

– La durée de la prime pour les personnels soignants du CHPG et des établissements rattachés, le corps des sapeurs-pompiers et les unités de secours. Le Conseil National souhaite une prime de 1000 euros mensuels, tant que durera la crise.

– La discussion se poursuit concernant l’élargissement de cette prime mensuelle aux personnels soignants des établissements de l’IM2S et du Centre Cardio-Thoracique, ainsi que du Centre privé d’Hémodialyse.

– La discussion se poursuit pour définir précisement le périmètre de la prime exceptionnel de 1000 euros, qui pour le Conseil National devrait concerner également tous les fonctionnaires qui ont obligation de travaukker sur site et qui s’exposent donc pour assurer la continuité des services de l’Etat. Elle doit également concerner tous les personnels administratifs et non-soignants des établissements de santé.

– Les élus demandent également qu’une gratification soit accordée aux personnels des sociétés concessionnaires de services publics qui s’exposent également, par les sociétés elles-mêmes : SMA, SMEG, SME, Compagnie des Autobus.

 

III- Mesures économiques

Les points d’accord et de convergence :

– La dotation de 50 millions d’euros d’un fonds de garantie de prêts bancaires (sans coût pour l’emprunteur), qui doit bénédicier à toutes les entreprises qui ont besoin de trésorerie pour surmonter leurs échéances. Ce prêts bonifié est garanti par l’Etat, il n’y a donc aucun risque pour les banques. C’est pourquoi le Conseil National demande à toutes les banques de simplifier les procédures au maximum, d’accélérer le traitement des dossiers et de libérer les sommes au plus vite.

– La création d’un Fonds d’Intervention d’Urgence doté de 150 millions d’euros, proposé par le Conseil National, a été accepté par le Gouvernement lors de la seconde réunion du Comité Mixte : il s’agit de mettre en place des aides directes et d’injecter du « cash » pour soutenir l’économie monégasque mais les prêts ne suffiront pas pour toutes les entreprises et vont alourdir leur endettement. Certaines entreprises et certaines secteurs particulièrement impactés, ont besoin d’aides publiques pour faire face à leurs charges incompressibles. L’objectif est d’éviter au maximum les faillittes et les licenciements, pour passer le cap de la crise et se préparer à la relance de l’économie monégasque.

– Les loyers domaniaux pour les commerces sont supprimés pendant un trimestre pour tous.

– Le report des charges sociales et fiscales, sur demande, pour un trimestre.

Ce qui fait débat :

– Pour le Conseil National, la durée de remboursement de prêts, actuellement d’une année, est beaucoup trop courte vu l’ampleur de la crise. les élus demandent un étalement sur 5 ans.

– Le Conseil National demande la prise en charge par l’Etat des cotisations CAMTI-CARTI pendant un trimestre, sur demande et tant que durera la crise.

– Le Conseil National demande l’extension de la suppression des loyers domaniaux pour les travailleurs indépendants et les bureaux des sociétés impactées par la crise.

– Estimant que chacun doit participer à l’effort pour surmonter cette période difficile, et prenant en exemple celui consenti par l’Etat, le Conseil National demande à ce que les bailleurs privés de locaux à usage professionnel, procèdent à des baisses de loyer et permettent leur mensualisation, le temps de la crise. Une proposition de loi imposant un minimum de 20% de baisse, et l’étalement de 30% sur le reste de l’année, sera votée en ce sens ce lundi 6 avril. Le Conseil National constate avec satisfaction que d’importants bailleurs privés ont devancé cette mesure en appliquant eux-mêmes des diminutions de loyers commerciaux bien supérieures. notre proposition fixe donc un minimum obligatoire pours tous, mais s’entend également comme un encouragement à soutenir l’ensemble des commerces et des acteurs économiques de la Principauté.

La prochaine réunion du Comité Mixte de Suivi aura lieu ce jeudi 9 avril.

L’ensemble de ces mesures modifiants en profondeur la loi de budget, le Gouvernement va déposer sous quelques jours un premier projet de loi budget rectificatif. Le Conseil National va l’examiner en urgence pour le voter en séance publique dès la mi-avril.

Communiqué du Président du Conseil National de Monaco, au nom des 24 Conseillers Nationaux

Communiqué du Président du Conseil National de Monaco, au nom des 24 Conseillers Nationaux

« Je tiens à rassurer chacun sur l’état d’esprit des 24 conseillers nationaux, unis comme le pays, pour affronter cette crise sans précédent.

Comme le Prince Souverain, j’estime que « les ambitions politiques n’ont pas leur place », en pareilles circonstances.

Le Prince est un chef d’Etat. Comme tous les chefs d’Etat, il est entouré de conseillers et s’appuie sur des ministres. Force est de constater que depuis le début de cette crise, certains ont donné des conseils à charge contre le rôle de la représentation nationale, générant une crispation institutionnelle qui n’a pas lieu d’être.

Nous remplissons parfaitement le rôle de l’Assemblée élue, tel qu’il est prévu par la Constitution dans le cadre de la monarchie constitutionnelle. Nous faisons ce que nous demandent les Monégasques et agissons en proximité avec la population.

Nous formulons, à notre place, des propositions complémentaires pour que les mesures les plus efficaces possibles soient décidées et mises en œuvre par le Gouvernement, afin de protéger cette population et soutenir notre économie.

Fidèle à ses engagements, le Conseil National uni, continuera de jouer son rôle de ressource institutionnelle pour l’Etat. »

Comité Mixte Covid-19 : Les Propositions du Conseil National

Comité Mixte Covid-19 : Les Propositions du Conseil National

Ce lundi 30 mars se tenait au Ministère d’État la première réunion du Comité Mixte de Suivi Covid-19, demandé depuis le 11 mars par le Conseil National.

Une délégation conduite par le Président Stéphane Valeri et composée de Conseillers Nationaux de toutes les sensibilités (Christophe Robino, Balthazar Seydoux, Jean-Louis Grinda et Béatrice Fresko-Rolfo) a présenté au Gouvernement ses propositions concernant la lutte contre le coronavirus et le soutien à l’économie.

Retrouvez les propositions du Conseil National ici.

Le Conseil National de Monaco demande des tests massifs et des masques de protection pour tous

Le Conseil National de Monaco demande des tests massifs et des masques de protection pour tous

La question des masques de protection se pose malheureusement aussi en Principauté. La délégation du Conseil National a demandé lors de la première réunion du Comité Mixte de Suivi Covid-19, que cette question soit enfin réglée pour #Monaco.
En plus des besoins fondamentaux pour les personnels soignants, il faut également pouvoir protéger : les agents de la Sûreté Publique, les personnels des micro-crèches qui assurent la garde des enfants des personnels soignants et ceux sollicités par l’Etat, les personnels soignants ou les travailleurs sociaux intervenant à domicile et plus généralement, toute personne en contact avec du public (caissières de supermarchés, commerçants…)

Le Conseil National demande également l’approvisionnement massif de masques à destination de toute la population et dans les meilleurs délais. Le sentiment d’insécurité généré par la pénurie persistante de masques en pharmacies n’a que trop duré. Le 19 mars en séance publique, le Conseiller-Ministre des Affaires Sociales et de la Santé avait déclaré ne pas avoir à répondre au Conseil National. La Croix-Rouge de Monaco a réussi à importer des masques et les circuits privés auraient pu subvenir aux besoins urgents pour Monaco.

À Monaco, pour 37000 habitants, la fourniture massive de masques de protection doit être la règle. Le Conseil National demande par ailleurs une politique de dépistages massifs. Comme le préconise l’OMS : « testez, testez, testez ! » Le Conseil National demande une généralisation des tests à l’ensemble des résidents et des actifs de la Principauté. Toutes les politiques de dépistage massif se sont avérées efficaces ailleurs dans le monde.

Comme le dit très justement le Docteur et ancien Ministre, Jean LEONETTI : «Aujourd’hui, on nous dit que les tests pour le diagnostic seraient inutiles, puisque le virus circule dans la population. On réserve donc les tests aux soignants symptomatiques et aux patients symptomatiques avec une pathologie associée. En fait, cette restriction ne se justifie que par la pénurie, comme les masques de protection étaient jugés inutiles car on en manquait. Comment par ailleurs expliquer à un patient qui tousse et qui a de la fièvre que le test n’est pas pour lui et qu’il peut rentrer chez lui avec du Doliprane ?
Il est temps d’adapter les moyens à la situation et non de tenter de justifier la limitation des moyens par leur prétendue inutilité.»

Il existe des solutions éprouvées et disponibles rapidement. Les élus ont présenté aujourd’hui en réunion les contacts de deux fournisseurs de tests sérologiques, pour tester tous les résidents et tous les actifs de notre pays. Notre pays doit se doter une politique autonome de dépistage généralisé.

La première réunion du Comité Mixte de suivi Covid-19 sera capitale

La première réunion du Comité Mixte de suivi Covid-19 sera capitale

Après plusieurs semaines sans concertation ni prise en compte de l’Assemblée, et devant le refus assumé du Gouvernement de répondre à leurs questions en séance publique (jeudi 19 mars), les 24 élus unis du Conseil National, de toutes sensibilités politiques confondues, adressaient ensemble une lettre ouverte au Prince Souverain, lundi 23 mars dernier.

Leur demande légitime ? Que l’Assemblée soit enfin entendue et puisse débattre de ses propositions concrètes, afin qu’elles soient prises en compte pour optimiser les mesures à prendre par le Gouvernement. Le seul objectif de l’ensemble des élus des Monégasques, dans leur rôle et à leur place, est de participer à une réponse efficace de l’Etat face à la crise inédite que nous connaissons. Le jour même, le Prince Souverain rappelait que « le Conseil National a sa place dans le dispositif de lutte contre cette épidémie » au sein d’un Comité Mixte de suivi Covid-19, réunissant les membres du Gouvernement et une délégation du Conseil National conduite par le Président Stéphane Valeri.

Dans le cadre de la première réunion de ce Comité Mixte, qui se déroulera ce lundi 30 mars à partir de 15h, cette délégation accompagnant le Président du Conseil National sera composée de :

– Brigitte Boccone-Pagès, vice-présidente ;

– Balthazar Seydoux, président de la commission des finances et de l’économie nationale ;

– Christophe Robino, président de la commission des intérêts sociaux et des affaires diverses ;

– Jean-Louis Grinda, président de la commission pour le suivi du Fonds de Réserve et la modernisation des comptes publics ;

– Beatrice Fresko Rolfo, conseillère nationale.

Les membres de la délégation feront part au Gouvernement de leurs propositions opérationnelles, pour apporter des réponses fortes et adaptées, à la mesure de cette crise sans précédent.

Pour Stéphane Valeri : « les luttes d’égos, les stigmatisations ou les crispations institutionnelles, n’ont vraiment pas leur place au moment de prendre des décisions cruciales pour la santé et l’avenir de nos compatriotes, des résidents et de l’ensemble des acteurs économiques de notre pays. Notre délégation souhaite travailler dans l’unité de l’Etat et dans l’union nationale, dans la recherche permanente de l’efficacité, notamment pour que personne ne se retrouve en difficulté, ni la semaine prochaine, ni fin avril, ni tant que durera cette crise. »

Une prime pour nos personnels soignants chaque mois, jusqu’au terme de la crise

Une prime pour nos personnels soignants chaque mois, jusqu’au terme de la crise

Concernant la prime annoncée, le Conseil National approuve la décision du Gouvernement d’accorder une prime exceptionnelle de 1000 euros pour tous les fonctionnaires et agents de l’Etat et de la Commune qui travaillent à leur poste. Pour les Conseillers Nationaux, tout personnel public qui est tenu de rompre le confinement mérite cette prime, qui doit bien évidemment être étendue aux agents de la Sûreté Publique, à ceux du corps des Sapeurs-Pompiers. L’Assemblée demande qu’elle soit attribuée aussi aux personnels administratifs du pôle santé de la Principauté (Centre Hospitalier Princesse Grace, IM2S, Centre Cardio-Thoracique, Centre Privé d’Hémodialyse).

Pour les personnels soignants, qui évoluent au CHPG au cœur de la lutte contre le Covid-19, le Conseil National veut aller plus loin et souhaite que cette prime de 1000 euros soit versée tous les mois, jusqu’à la fin de la crise. Cette prime devra par extension être versée aux personnels soignants des trois autres établissements mobilisés. Les élus du Conseil National leur adressent une nouvelle fois tout leur soutien et leur expriment, avec les Monégasques et les Résidents, toute leur gratitude.

Le Conseil National demande également à toutes les sociétés concessionnaires de service public qui sont mobilisées dans le cadre de cette crise, d’attribuer une gratification similaire aux personnels qui s’exposent et qui participent eux aussi activement au maintien du bien-être de la population.

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Le Conseil rappelle par ailleurs qu’il a pleinement conscience des inquiétudes légitimes des salariés, des commerçants et des travailleurs indépendants. Après avoir déjà alerté à plusieurs reprises le Gouvernement, sur des mesures fortes, claires et simplifiées en leur faveur, financées par des aides publiques directes, la délégation du Conseil National participera ce lundi à la première réunion du Comité Mixte de Suivi Covid-19. Elle pourra donc enfin les défendre auprès de l’exécutif gouvernemental.

Conséquences de la crise liée au Covid-19 : « chaque jour et chaque heure comptent »

Conséquences de la crise liée au Covid-19 : « chaque jour et chaque heure comptent »

Estimant que chaque jour compte dans la lutte contre le Covid-19 et pour l’accompagnement des personnes touchées par les conséquences sanitaires, économiques et sociales de cette crise sans précédent, le Conseil National avait demandé à ce que la réunion du Comité Mixte de Suivi, se déroule ce samedi 28 mars, dès le lendemain de la publication de l’Ordonnance Souveraine instaurant sa création.

Le Gouvernement a décidé que cette réunion ne se tiendra finalement que lundi 30 mars, la veille du dernier jour du mois, synonyme d’échéances financières pour d’innombrables chefs d’entreprises, commerçants, salariés et travailleurs indépendants.

Vu les nouvelles mesures qui restent encore à prendre, les Conseillers Nationaux regrettent que cette réunion ne se déroule pas dès demain samedi 28 mars, face à l’urgence de rassurer et de soutenir très concrètement les personnes directement impactées par cette grave crise.