Ce Mardi 3 décembre 2019, l’Institut Indépendant BVA a présenté les résultats de la Consultation de la population de Monaco réalisée en octobre/novembre à la demande du Conseil National sur le thème de la Qualité de vie.

Pour Adelaïde Zulfikarpasic, Directrice de BVA Opinion, « le premier enseignement de cette étude indique une très grande mobilisation, en particulier des Monégasques et des résidents, pour répondre aux questions qui leur ont été posées en matière de Qualité de vie ». En effet, près de 40% des personnes destinataires des questionnaires « papier » ont pris le temps de répondre à l’ensemble du questionnaire, un chiffre exceptionnel dans le monde des études, qui prouve la sensibilité des répondants au thème de la Qualité de vie. Au total (y compris l’enquête en ligne), 3915 questionnaires ont pu être exploités.

Pour 80% des répondants, la qualité de vie s’est beaucoup dégradée depuis ces cinq dernières années, quand 56% pensent que tout n’a pas été fait pour la préserver. Pour Stéphane VALERI, Président du Conseil National « La dégradation de la Qualité de Vie ne peut être considérée comme inéluctable ou anecdotique. Il s’agit d’une préoccupation qui pourrait mettre à mal notre modèle social et économique. Après le logement, sa préservation est au cœur de nos préoccupations et nous allons, chiffres en mains, pouvoir nous attaquer aux racines de cette dégradation, en proposant au Gouvernement de nouvelles mesures concrètes lors des prochaines discussions budgétaires. ».

Le bruit constitue la première souffrance du quotidien, que ce soit en se promenant dans la rue (81%), ou chez soi (73%). Les chantiers, trop nombreux pour 92% des personnes interrogées, sont montrés du doigt. A ce titre, il faut, pour 93% des personnes interrogées, renforcer l’arsenal répressif. Le bruit de la circulation est évidemment ressenti de manière très négative. 80% des personnes pensent, à ce titre, qu’on n’en fait pas assez pour limiter les débordements et le bruit des voitures et des motos.

La circulation, que ce soit pour accéder à Monaco (86%) ou tout simplement pour se déplacer en ville (89%) atteint, pour la population, des seuils de saturation. Parmi les causes figurent en bonne place les travaux de voirie et le manque de parkings-relais au frontières (attendus par 93% de la population).

L’offre de transports doit être adaptée. Si les trains constituent pour les pendulaires une source d’insatisfaction (près de 7 sur dix estiment que le service du TER n’est pas à la hauteur des besoins de Monaco), la population dans son ensemble reste attachée aux bus de la CAM et pourrait même à 63% les utiliser plus souvent si les horaires, la régularité et la fréquence étaient plus pratiques. Plus de la moitié de la population les prendrait même plus souvent s’ils étaient gratuits, abandonnant ainsi, pour une part d’entre eux leur automobile. La mise en place d’une navette maritime, demandée par le Conseil National pourrait, par ailleurs, conduire 65% des pendulaires à l’utiliser.

Alors que le pays est engagé dans une démarche environnementale qui vise l’exemplarité, la population reste préoccupée par son cadre de vie et s’estime mal informée sur le niveau réel de pollution (73%), la qualité de l’eau du robinet (74%) ou les avancées du projet de remplacement de l’actuelle usine d’incinération (73%), avec une forte demande sur l’amélioration du système de tri sélectif (76%). Signalons, par ailleurs, que 80% de la population s’estime mal informée sur les conséquences possibles du déploiement de la 5G.

Stéphane Valeri, relève que « 90% des personnes interrogées demandent que soit adopté « un plan global, avec des solutions concrètes, et le cas échéant des sanctions à la hauteur des enjeux pour préserver notre qualité de vie. Ce chiffre prouve que nous avions raison d’attirer, dès notre arrivée en 2018 l’attention du Gouvernement et qu’il y a urgence à mettre en place ce plan. Comme dans les autres domaines, nous ferons tout pour être un partenaire institutionnel efficace et proactif en la matière. Nous avons constaté d’ailleurs que le Gouvernement nous a déjà entendus sur de nombreux dossiers relatifs à la qualité de vie, depuis plusieurs semaines. Pour finir, je tiens à rappeler notre fierté d’être Monégasques et d’avoir la chance de vivre dans un pays si prospère et si envié. Nos compatriotes savent la chance qu’ils ont de pouvoir évoluer dans un contexte si favorable. C’est justement pour protéger ce modèle au sens large, exemplaire et attractif, que nous avons travaillé sur cet important dossier et que nous allons continuer dans un esprit constructif de placer la politique de préservation de la qualité de vie au cœur des débats budgétaires avec le Gouvernement. ».