La décision d’instaurer un couvre-feu est-elle adaptée à l’évolution de la situation sanitaire à Monaco?

« L’instauration d’un couvre-feu dans le contexte sanitaire et socio-économique de la Principauté est aujourd’hui la mesure la plus raisonnable et adaptée pour éviter un confinement dont ne voulaient ni les élus ni le Gouvernement. Il s’agit de limiter les chaines de transmission notamment dans la sphère privée, mais le succès de la mesure repose bien sûr sur le succès du confinement dans le pays voisin mais aussi et pour beaucoup sur la participation et la responsabilisation des résidents de la Principauté pour éviter de devoir prendre des mesures plus restrictives

Les difficultés initialement rencontrées avec la politique de tests ont-elles été résolues ? La stratégie de dépistage mise en place par le Gouvernement est-elle adaptée à la forte propagation du virus ?

« Il faut reconnaitre une réelle montée en puissance de notre capacité à tester en PCR, celle-ci a sans nul doute été trop lente au regard de la reprise dès septembre de l’activité du virus, en France et en Europe, avec des délais de tests et de résultats parfois encore trop longs. La mise en place du centre de dépistage unique, demandée par les élus et décidée par le Ministre d’Etat, représente un progrès certain mais nous restons limités du fait de notre capacité encore limité à réaliser les tests in situ et de notre dépendance à des sous-traitants extérieurs, jusqu’à la mise en service de l’automate du CSM qui pourra réaliser jusqu’à 400 PCR supplémentaires par jour.

Il est clair que la PCR, même si elle reste la méthode de référence a des limites notamment en terme de faisabilité, de reproductibilité, de pénibilité surtout sur certains terrains : personnes âgées dépendantes, jeunes enfants… »

Pourquoi ne pas s’appuyer sur les tests antigéniques en Principauté ?

« Les tests antigéniques, par prélèvements naso-pharyngés ou buccaux et bientôt sur simples prélèvements salivaires représentent la réponse idéale car ne nécessitant pas d’installation lourde, permettant un prélèvement à grande échelle et un rendu en moins de 30 minutes, pouvant être réalisés par des infirmières, des biologistes, des pharmaciens ou des médecins traitants que ce soit à domicile, en cabinet, en officine ou sur site moyennant certaines précautions.

C’est la stratégie mise en place en France avec des tests déjà validés, c’est la stratégie que Monaco aurait dû anticiper, et que le Gouvernement doit aujourd’hui adopter sans délais, comme le demande le Conseil National avec insistance. »