Lors de son dernier point presse, le Ministre d’Etat a cru bon d’affirmer qu’ «un accord avec l’Union Européenne est nécessaire pour la Principauté». Le sens de son intervention a d’ailleurs été repris par l’ensemble de la presse monégasque.

Cette assertion n’a pas manqué de provoquer une vive émotion au sein de la communauté monégasque. L’affirmation de S.E.M. Pierre Dartout est pour le moins étonnante, à plusieurs titres.

Tout d’abord, dire publiquement, sous le regard du partenaire potentiel avec qui on négocie, qu’un accord est nécessaire, est le meilleur moyen, selon nous, de se placer en situation de faiblesse dans ladite négociation. La question se pose donc de l’opportunité de cette déclaration.

En second lieu, le Conseil National rappelle que tout accord devra faire l’objet d’un projet de loi d’autorisation de ratification, obligatoirement soumis au vote de l’Assemblée, respectant les lignes rouges, ce qui en l’état est loin d’être acquis.

Cette position est encore renforcée lorsqu’on se penche sur les résultats de l’étude d’impact diligentée par le Gouvernement lui-même.

Pour sa part, le Conseil National, conformément à l’engagement pris devant les électeurs en février dernier, a souhaité peser tous les éléments qui permettront de prendre une décision dans laquelle les avantages auront été déterminants face aux concessions accordées. À cette fin, la Commission du Conseil National, pour le Suivi de la Négociation avec l’Union Européenne, présidée par Régis Bergonzi, fera le point à la rentrée sur l’étude d’impact menée par l’Assemblée et le Cabinet Gide. Les conclusions de cette étude s’appuient sur des dizaines d’entretiens avec les représentants de l’ensemble des acteurs économiques et sociaux, celles et ceux qui font vivre notre modèle monégasque.

Ainsi, l’opportunité d’un tel accord ne serait réellement avérée qu’avec la certitude qu’il défend les intérêts de Monaco et des Monégasques fondés sur le maintien de notre modèle social et économique qui repose sur la Priorité Nationale, le régime d’autorisation pour la résidence et les activités économiques, et le maintien du régime déclaratif pour les Monégasques.